Les abeilles sauvages en hiver
Si l’on observe de nombreuses abeilles du début du printemps jusqu’à la fin de l’été, elles disparaissent presque totalement à partir du mois de septembre. Que deviennent les abeilles sauvages en hiver et comment survivent-elles aux températures parfois négatives ?
Que deviennent les abeilles sauvages en hiver ?
Les abeilles sauvages s’installent dans les Dorlotoirs de fin février à fin septembre environ. On parle de période de vol, car c’est la période à laquelle nous pouvons observer ces jolies butineuses voler d’une fleur à l’autre à la recherche de pollen. Chaque abeille femelle a une période de vol de 6 à 8 semaines environ, période durant laquelle elle construit son nid et y pond des œufs pour assurer sa descendance. A l’issue de ces deux mois d’activité intense, l’abeille meurt et laisse la place à la future génération qui commence à se développer dans le nid. Pendant environ 10 mois, les jeunes abeilles évoluent : l’œuf devient larve et la larve devient cocon. C’est à l’intérieur de son cocon que l’osmie passera l’hiver. Elle y termine sa croissance et attend le retour de températures plus clémentes pour éclore. Les jeunes abeilles pointent généralement le bout de leurs antennes lorsque les températures avoisinent les 12 degrés pendant plusieurs jours consécutifs. Plus la période de sommeil est longue et plus l’éclosion sera rapide. Ce mécanisme évite des éclosions précoces s’il fait exceptionnellement doux en plein mois de décembre.
Comment les osmies résistent-elles au froid l’hiver ?
Beaucoup d’entre vous nous ont contactés l’année dernière, craignant que le froid hivernal ne fragilise les cocons laissés en extérieur. N’ayez aucune crainte : les basses températures ne sont pas problématiques pour les osmies, elles sont mêmes nécessaires à leur développement !
Les abeilles, comme de nombreux autres insectes, n’ont pas la possibilité de réguler leur température corporelle, comme c’est le cas de l’Homme. Leur température est donc la même que celle de l’air ambiant. Pour passer l’hiver, elles produisent un antigel qui leur permet de se développer jusqu’à des températures atteignant les -20°C.
En parallèle, leur organisme tourne au ralenti pendant cette période. Elles consomment donc peu d’énergie et n’ont pas besoin de s’alimenter lorsqu’elles sont protégées par leur cocon.
Pourquoi ne pas rentrer mes cocons d’osmies au chaud pendant l’hiver ?
Lorsque l’abeille maçonne a passé de longs mois dans son cocon, elle attend le signal qui la fera éclore : la remontée des températures. Si elle avait passé l’hiver au chaud, elle pourrait détecter en plein mois de janvier que l’heure est venue pour elle de partir à l’assaut des premières fleurs pour se nourrir et faire son nid… Sauf qu’il n’y a aucune leur à butiner à cette époque ! Une abeille qui ne ressent pas les températures naturelles éclora donc en décalage avec les premières floraisons et ses chances de survie seront largement réduites.
Que faire des cocons d’abeilles sauvages que j’ai conservés cet hiver ?
Vous l’aurez compris, il faut donc laisser vos cocons se développer aux températures extérieures. Si vous possédez un abri de jardin ou un garage non chauffé, la solution est idéale : les abeilles ressentent les températures extérieures et sont à l’abri des prédateurs. Sinon, laissez le Dorlotoir en extérieur, protégé au maximum de la pluie et du vent.