De quelles araignées doivent se méfier les abeilles ?
Les abeilles sont des pollinisatrices hors pair qui se déplacent de fleur en fleur pour récolter le pollen et le nectar dont elles se nourrissent. Mais ces dernières peuvent aussi abriter de farouches prédateurs : les araignées. Qui sont les araignées tueuses d’abeilles ? Comment les reconnaitre ? Quels sont leurs modes opératoires ?
Il peut être difficile d’imaginer que certaines espèces d’araignées se nourrissent d’abeilles… C’est pourtant le cas ! Elles les piègent sur les fleurs, sur le sol, en tissant des toiles, en les attrapant au vol… Les araignées usent de techniques affûtées pour attraper nos petites pollinisatrices. Partons à la découverte de trois araignées-crabes : les araignées mangeuses d’abeilles.
À la découverte de 3 espèces d’araignées mangeuses d’abeilles
Les araignées-crabes font partie de la famille des Thomisidae et présentent des similitudes dans leurs caractéristiques physiques. Elles ont un thorax rond et des pattes étendues latéralement, comme celles d’un crabe. Mais elles ont aussi en commun une technique de chasse affutée : ces araignées se cachent sur une fleur et attendent patiemment qu’une abeille s’y pose pour l’attraper. On appelle cette technique « la chasse à l’affut ».
Xysticus Cristatus : la plus commune
Xysticus Cristatus fait partie de l’espèce Cristatus, c’est l’une des araignées crabe les plus fréquentes. On la retrouve d’avril à septembre dans presque tous les types d’habitats comme les prairies, les champs agricoles, les lisières de forêts, les carrières et les espaces non tondus de votre jardin.
Les femelles mesurent entre 5 et 7 millimètres et sont de couleur brun-jaune. Leur thorax contient au centre une large bande claire qui se prolonge vers l’arrière par une zone triangulaire brunâtre, et se termine par une petite pointe noire. Les côtés de son thorax sont de couleur brun foncé. Les mâles mesurent quant à euxentre 3 et 6 millimètres. Ils ont les mêmes caractéristiques physiques que les femelles mais ils sont plus foncés.
Comme toutes les araignées crabes, Xysticus Cristatus chasse à l’affût sur des fleurs. Après avoir attrapé sa proie, elle la paralyse avec son venin en lui mordant l’arrière de la tête. Elle tisse un fil de soie qui lui permet de ne pas tomber au sol durant l’attaque. Cette technique est surnommée “vol aérostatique”.
Thomisus Onustus : la pro du camouflage
La thomise enflée (Thomisus Onustus) est présente dans toute la France de mai à août dans les milieux ouverts, ensoleillés comme les forêts sèches et sablonneuses, les prairies et les bords de chemins.
La femelle mesure entre 6 et 10 millimètres et elle est de couleur jaune, blanche ou rose à motifs. Le mâle mesure entre 2 et 4 millimètres et il est généralement plus foncé que la femelle. Il peut être de couleur jaune et blanc. Leurs yeux sont posés sur deux sortes de cornes qui surplombent l’abdomen et leur thorax est en forme d’excroissance.
Les Thomises pratiquent également la chasse à l’affût. Mais elles présentent une autre spécificité : selon la couleur de la plante sur laquelle elles se trouvent, elles peuvent changer de couleur (jaune, blanc ou rose) et se camoufler. Ce comportement leur permet de surprendre les abeilles sauvages lorsque celles-ci viennent butiner mais également de se protéger des prédateurs. Les femelles sont les seules à pouvoir changer de couleur comme un caméléon.
Synema Globosum : l’araignée Napoléon
Synema Globosum est présente dans toute la France et surtout en région méditerranéenne. Vous pouvez l’observer de mai à juillet dans les prairies, au bord des chemins ou en lisières de bois.
La femelle mesure entre 6 et 8 millimètres tandis que le mâle, plus petit, mesure entre 3 et 4 millimètres. Chez les Synema Globosum, l’abdomen est de couleur rouge ou jaune, le thorax et les pattes sont brun foncé et leurs yeux sont cerclés de blanc.
Cette araignée-crabe est reconnaissable grâce au dessin noir qui orne son abdomen. En effet, celui-ci évoque la silhouette du buste de Napoléon, d’où son surnom.
L’araignée Napoléon chasse à l’affût sur les fleurs ou tiges hautes. Son venin lui permet d’immobiliser rapidement ses proies. Cette petite araignée n’a pas de mode opératoire particulier, sa seule arme est son venin qui empêche les proies de se débattre et de la faire tomber au sol.
Que faire si je rencontre ces araignées dans mon jardin ?
Chaque élément du vivant a un rôle à jouer dans l’écosystème, plante comme animal. Il ne faut donc pas éliminer ces araignées, et les laisser opérer. En effet, ces petites araignées ne sont pas une aussi grande menace que d’autres parasites ou prédateurs.
Pour protéger les populations d’abeilles sauvages, vous pouvez devenir un Dorloteur d’Abeilles : vous leur offrez le gîte (le Dorlotoir, la maison à abeilles sauvages conçue rien que pour elles !) et le couvert (en faisant pousser des graines de fleurs sauvages). Vous permettez la réintroduction d’abeilles solitaires locales dans votre jardin ou sur votre balcon.