Le cycle de vie des abeilles maçonnes
Les abeilles maçonnes font partie du genre osmia, les espèces les plus représentées sont l’osmie cornue (osmia cornuta) et l’osmie rousse (osmia rufa), qui s’installent volontiers dans les Dorlotoirs. Ces abeilles sont des abeilles sauvages : elles ne vivent pas en colonie et sont donc solitaires. Les abeilles maçonnes s’installent à partir de fin février dans les Dorlotoirs et sont actives jusqu’à la fin du mois de mai. Découvrez le cycle de vie des abeilles maçonnes avec les Dorloteurs d’Abeilles.
L’éclosion des jeunes abeilles maçonnes
Chez les abeilles sauvages, comme les abeilles maçonnes, les mâles émergent les premiers du nid dès les premiers jours de printemps, car ils se trouvent proche de la sortie.
Durant la période de vol, c’est-à-dire le temps de vie où l’abeille est en dehors de son cocon, et que l’on peut l’observer, les mâles se consacrent à la reproduction. Ils ne vivent que quelques jours, tandis que les femelles peuvent être observées de 6 à 8 semaines après leur éclosion. Elles se consacrent entièrement à la construction et à la protection des nids.
La période de reproduction des abeilles maçonnes
Après avoir passé quelques jours à butiner des fleurs, les mâles quadrillent un vaste territoire à la recherche des femelles : parfois sur plusieurs milliers de mètres carrés.
L’accouplement a généralement lieu sur des plantes à proximité des nids, comme des fleurs. Ces points de rendez-vous sont surnommés “les fleurs rendez-vous”.
Après l’accouplement, les mâles vont passer le reste de leur courte vie à patrouiller et visiter les fleurs locales pour se nourrir.
La construction des nids d’abeilles maçonnes
Ce sont les femelles qui construisent le nid durant environ un mois. Elles consacrent donc toute leur force à l’aménagement de dix à quinze cellules larvaires dans lesquels elles pondront un œuf. Chez les abeilles maçonnes, comme l’osmie rousse ou l’osmie cornue, les femelles détiennent une paire de petites excroissances juste au-dessus des mandibules. Ces cornes permettent aux femelles de façonner le pollen et les boulettes de terre, ou de boue, qu’elles apportent dans leur nid.
Les nids sont composés de cellules en enfilade, séparées entre elles par des parois de terre. Chacune de ces cellules contient des réserves de pollen et un œuf. La femelle peut choisir le sexe de la larve qu’elle pond : les œufs non fécondés donneront naissance à des mâles. Les femelles se trouvent donc au fond du nid.
À l’extrémité du nid, les abeilles maçonnes laissent un “sas de sécurité” entre l’entrée du tube et la première cellule contenant une larve. Cette cellule vide permet de leurrer les prédateurs éventuels, qui pensent que le nid est vide.
Lorsqu’une abeille maçonne s’éloigne de son nid pour récolter du pollen et de la terre, sa progéniture est laissée à la merci des prédateurs et des parasites : rongeurs, oiseaux, mouches, guêpes coucou… La femelle reste donc toujours à proximité de son nid, dans un rayon maximal de 250 mètres.
Le développement des larves d’abeilles maçonnes
Les larves d’osmies, en ingérant la boule de pollen, prennent du poids mais ne peuvent pas grandir, car elles possèdent un squelette externe, aussi appelé cuticule, qui est inextensible. La croissance se fera donc par étape que l’on appelle “la mue”. Il est possible d’observer entre quatre à cinq mues durant la croissance larvaire : la cuticule se déchire et libère la remplaçante.
À l’issue de ces semaines de construction intensive, l’abeille adulte meurt et laisse la place à la future génération qui se développe dans les nids. Pendant 10 mois, les jeunes abeilles passent d’œufs à larves et tissent ensuite un cocon dans lequel elles passeront l’hiver. C’est au cœur de ce cocon que la dernière transformation magique a lieu : la larve devient abeille !
L’hibernation des larves d’abeilles maçonnes
Le cycle de vie des abeilles maçonnes dure environ une année. Cela signifie que les jeunes abeilles doivent affronter l’hiver sous forme de nymphe. Durant cette période, le métabolisme de l’abeille est presque à l’arrêt total : on parle de diapause. Elles consomment peu d’énergie et n’ont donc pas besoin de s’alimenter. C’est grâce à son horloge interne et aux variations de température que l’abeille sauvage sait quand rentrer en diapause et quand il est l’heure d’en sortir.
Les abeilles, comme de nombreux autres insectes, n’ont pas la possibilité de réguler leur température corporelle, qui est donc la même que celle de l’air ambiant. Elles produisent un antigel qui leur permet de se développer même avec des températures atteignant les -20 degrés.
Les jeunes abeilles pointent le bout de leurs antennes lorsque les températures avoisinent les 12 degrés pendant plusieurs jours consécutifs. Ce mécanisme évite les éclosions précoces s’il fait doux en plein mois de décembre par exemple.
Schéma du cycle de vie des abeilles maçonnes
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