Il existe environ 20 000 espèces d’abeilles dans le monde, dont près de 2 000 en Europe et 1 000 en France. La diversité de ces espèces est donc impressionnante puisque l’on distingue, en Europe, 6 familles d’abeilles. Parmi elles, des petites, des grandes, des printanières, des estivales, à langue courte ou longue, des rousses, des bleues … Et vous pourrez en retrouver certaines autour des Dorlotoirs !

Quelles sont ces six familles ? Comment les reconnaître ? Partons à la découverte des abeilles en France !

Comment sont classifiées les différentes espèces d’abeilles ?

Pour différencier les abeilles sauvages, celles-ci sont catégorisées en famille puis en genre et enfin en espèce. Les familles regroupent un grand nombre d’abeilles qui ont soit des similitudes dans leur mode de nidification, soit dans leur organisation sociale, soit dans la forme de leurs ailes. Le genre regroupe les abeilles ayant les mêmes caractéristiques de nidification (dans le sol, dans des cavités prés existantes…) mais qui peuvent utiliser des matériaux différents (feuilles, résines…) , les mêmes caractéristiques d’organisation sociale et de morphologie (taille de l’abdomen, du thorax, des antennes, des pattes…). Enfin, l’espèce, regroupe un ensemble d’abeilles semblables par leurs formes adultes et embryonnaires, s’accouplant exclusivement les uns aux autres et demeurant indéfiniment féconds entre eux. L’espèce d’une abeille est généralement donnée en latin.

Par exemple, l’osmie cornue (Osmia Cornuta) fait partie de la famille des Mégachilidés qui comprend également les abeilles coupeuses de feuille, ou les abeilles cotonnières. Ces abeilles vivent toutes hors sol, sont solitaires et pondent leurs œufs en enfilade.

L’osmie cornue appartient au genre Osmia où l’on peut aussi retrouver l’osmie rousse (Osmia Rufa). Toutes les deux ont les mêmes caractéristiques de nidification : elles pondent leurs œufs en enfilade et dans des cavités prés existantes, c’est pour cela que vous pouvez les retrouver dans les Dorlotoirs. Elles ont aussi des organisations sociales semblables, elles sont solitaires mais présentent des morphologies distinctes : taille et grandeur de l’abdomen, du thorax, de leurs antennes ainsi que de leurs ailes.

C’est donc surtout la couleur et les caractéristiques propres d’une abeille, qui en font une espèce : l’osmie cornue est trapue avec une pilosité rousse et noir, et détient deux petites cornes au milieu de sa tête, lui valant son nom.

Comment reconnaître les abeilles de la famille des Mégachilidés ?

La famille des Mégachilidés est la plus répandue avec 3 171 espèces dans le monde dont 455 en Europe. Ce sont toutes des abeilles solitaires qui peuvent mesurer entre 6 et 18 millimètres selon l’espèce. Ces abeilles sauvages ont une longue langue et possèdent une brosse de récolte du pollen sous l’abdomen. Elles sont généralement de couleur noire ou brune, avec souvent des lignes jaunes ou blanches.

Ces abeilles sauvages font toutes leurs nids dans des cavités préexistantes (tiges creuses, bois mort, coquille d’escargot…), mais elles ont de multiples comportements pour refermer leurs nids : Par exemple, l’abeille coupeuse de feuilles utilise des feuilles coupées pour construire et fermer son nid, tandis que l’abeille cotonnière utilise des fibres végétales ressemblant à du coton.

Quelles sont les espèces les plus communes chez les Mégachilidés ?

Les abeilles maçonnes du genre Osmia sont les abeilles les plus communes. On distingue l’osmie rousse et l’osmie cornue qui peuvent être observées à l’intérieur des Dorlotoirs durant le printemps.

L’osmie cornue (osmia cornuta) mesure entre 12 et 16 millimètres et est de couleur noire et rousse. Les mâles sont plus petits que les femelles et se distinguent par leur toupet blanc. Vous pouvez les observer du mois de mars jusqu’à la fin mai. Cette petite abeille est une pollinisatrice hors pair grâce à son éclosion précoce et à sa résistance au froid.

Comment reconnaître les abeilles de la famille des Apidés ?

Il existe 5 600 espèces d’abeilles de la famille des Apidés dans le monde, dont 561 en Europe.

Les abeilles appartenant à la famille Apidae, n’ont pas de similitude sur leurs modes de nidification, mais sur leurs organisations sociales : on retrouve des organisations eusociales et semi-sociales. Les espèces possèdent beaucoup de poiles et une brosse au niveau des pattes postérieures pour transporter le pollen. Les pattes postérieures sont triangulaires et élargies. Leurs ailes antérieures ont trois cellules cubitales.

On retrouve aussi au sein de cette famille des espèces parasitaires appelées cleptoparasites. Elles parasitent les nids d’autres abeilles soit pour voler la nourriture soit pour pondre ses œufs.

Quelles sont les espèces les plus communes chez les apidés ?

L’abeille mellifère (Apis Mellifera), aussi appelée abeille domestique, est l’une des plus connues grâce à sa production de miel et de gelée royale. Tout comme les bourdons, elles ont une organisation eusociale car elles vivent en communauté avec une répartition des tâches (reine, ouvrières, etc). L’abeille charpentière aussi appelée Xylocope violet, est une abeille solitaire semi-sociale qui se retrouve en petits groupes, mais que vous n’observerez pas à l’intérieur des Dorlotoirs. En effet, celle-ci creuse elle-même son nid dans du bois meuble et non dans des galeries pré existantes.

Les abeilles coucou, comme la Nomada Succincta, parasitent les nids d’abeilles solitaires et n’ont donc pas besoin de récolter elles-mêmes le pollen. Ainsi, leurs larves se nourrissent du pollen et du nectar emmagasinés par les abeilles parasitées. Cette forme particulière de cleptoparasitisme est pratiquée par certaines espèces d’oiseaux comme les oiseaux coucous qui pondent dans le nid d’autres espèces, ce qui lui a valu son nom.

Comment reconnaître les abeilles de la famille des Andrénidés ?

En Europe, les Andrénidés (Andrenidae), regroupent 465 espèces réparties en plusieurs genres comme : Andrena, Camptoponeum, Calvipanurgus, Flavipanurgus, Melliturga … Ces abeilles sauvages sont généralement printanières, elles possèdent une langue courte et font leurs nids dans le sol. Leurs galeries mesurent entre 15 et 30 centimètres de long et se terminent par des cellules alignées les unes à côtés des autres.

On peut reconnaître les abeilles de la famille des Andrénidés grâce aux nombres d’articles antennaires qu’elles possèdent. Les femelles en ont 12 tandis que les mâles en possèdent 13. De plus, ces abeilles sauvages possèdent un petit cratère de chaque côté de la bordure interne de leur œil appelé fovéas, et qui est recouvert de poiles. Leurs ailes antérieures ont trois cellules submarginales. Au contraire des mâles qui ne pollinisent que très peu, les femelles possèdent une brosse à pollen avec des poils très denses sur les pattes postérieures.

Quelle est l’espèce la plus commune au sein des Andrénidés ?

Andrena Cineraria aussi appelée abeille cendrée, de l’espèce abeille des sables, est l’abeille sauvage la plus commune au sein des Andrénidés. Les femelles sont pourvues de bandes de poils noires et blanches d’où le nom “cineraria” qui signifie “cendrée” en latin. Les femelles mesurent en moyenne 10 à 14 mm de longueur, contre 7 à 12 mm pour les mâles. Les mâles présentent des touffes de poils gris sur l’avant de la face, ainsi qu’un thorax entièrement gris, et ne disposent pas de corbeilles à pollen.

Comment reconnaître les espèces d’abeilles de la famille des Colletidés ?

La famille des Collétidés (Colletidae) regroupe 2 500 espèces dans le monde dont 146 en Europe. On peut retrouver deux genres au sein de cette famille : Collètes et Hylaeus. Ce sont des abeilles solitaires à langue courte et qui nichent dans le sol. Les deux genres sécrètent une substance étanche à l’eau permettant de tapisser leurs cellules. Leur langue est dite tronquée ou bifide, c’est-à-dire qu’elles sont divisées en deux à l’extrémité.

Les Collètes récoltent du pollen sur leurs pattes postérieures grâce à leur brosse de récolte, et ont une langue courte. Elles mesurent entre 7 et 14 millimètres. Généralement, ces abeilles solitaires recherchent des emplacements bien ensoleillés où elles peuvent se rassembler.

Les Hylaeus sont plus petites et mesurent de 4 à 9 millimètres. Elles s’observent du printemps à l’été et sont souvent noires et sans pilosité. Pendant longtemps, les scientifiques ont catégorisé cette abeille solitaire comme un parasite, en raison de l’absence de brosse de récolte sur ses pattes. Il a été démontré, quelques années plus tard, que les femelles transportent le pollen dans leur jabot (œsophage permettant d’entreposer la nourriture). Arrivées à leurs nids, elles régurgitent le pollen transformé par leurs glandes thoraciques, et en tapissent leurs cellules avec leurs langues.

Quelle est l’espèce d’abeille la plus commune au sein de la famille des Collétidés ?

L’abeille la plus commune est la Collète du lierre (Colletes Hederae), que l’on rencontre vers la mi-septembre et jusqu’en octobre, au moment de la floraison du lierre. Les femelles mesurent environ 13 millimètres tandis que les mâles mesurent 10 millimètres. Cette abeille ressemble à l’abeille domestique, avec son thorax roux et recouvert de poils. Elle possède un abdomen rayé clair et des segments bruns roux.

Comment reconnaître les abeilles de la famille des Mellitidés ?

La famille des Mellitidés est la plus petite des 6 familles. On dénombre 200 espèces dans le monde, dont 37 en Europe. Elles sont estivales et nichent dans le sol. Ces abeilles sont représentées par les genres Dasypoda, Macropis et Melitta. Ce sont de petites abeilles qui mesurent entre 8 et 9 millimètres pour les femelles, et 8 millimètres pour les mâles.

Les femelles du genre Macropis utilisent l’huile de la plante lysimaque pour tapisser leur nid et préparer la nourriture des larves avec un mélange de pollen et d’huile. Pour récolter l’huile, les pattes avant des femelles se posent à la base des pétales. L’huile se dépose sur leurs pattes par capillarité pendant que l’abdomen se frotte aux étamines de la plante pour récolter le pollen.

Quelle est l’abeille la plus commune au sein de la famille des Mellitidés ?

L’abeille à culottes (Dasypoda Hirtipes), du genre Dasypoda, est l’espèce la plus commune et se reconnaît grâce à ses énormes brosses à pollen situées sur ses pattes arrière. Elle est reconnaissable à son abdomen composé de fines bandes plus claires. Le mâle est légèrement plus fin que la femelle et de couleur dorée. Ces abeilles mesurent environ 12 millimètres et se rencontrent de mi-juin à août.

Comment reconnaître les abeilles de la famille des Halictidés ?

Les Halictidés regroupent 3 500 espèces dans dont 344 en Europe. Ce sont des abeilles solitaires qui mesurent entre 4 et 11 millimètres selon l’espèce et qui ont une langue courte. Elles sont habituellement d’une couleur noire ou brune, certaines espèces ont une teinte métallique verte ou bleuâtre. Souvent attirées par la transpiration, les plus petites d’entre elles sont communément appelées “abeilles de la sueur“.

Ces abeilles peuvent être solitaires mais cohabiter sans difficulté. En effet, certaines femelles partagent la même entrée de nid mais s’occupent individuellement de leurs cellules larvaires. D’autres partagent leurs nids, l’aménagement des cellules, la ponte, l’approvisionnement en nectar et en pollen. Certains nids d’halictes atteignent une profondeur de 60 centimètres avec 8 à 12 cellules dans chaque galerie.

Quelle est l’abeille la plus commune au sein de cette famille ?

Le Lasioglosse Chaussée (Lasioglossum calceatum) est l’abeille la plus commune de la famille des Halictidés. Elle mesure entre 8 et 10 millimètres, avec un corps allongé, une tête arrondie, une langue courte et pointue. Les femelles possèdent une brosse à récolte sur les pattes postérieures. Les mâles se distinguent par les premiers segments abdominaux qui présentent du rouge, et par leurs longues antennes.

Il est donc question d’une grande diversité d’abeilles, et il est toujours difficile de les reconnaître et de les classifier, du premier coup d’œil. Cependant, toutes ces abeilles sont importantes pour notre écosystème, il est donc essentiel de les protéger !

Comme plus de 6000 personnes en France, devenez un acteur majeur dans la préservation des abeilles sauvages en vous lançant dans l’aventure des Dorloteurs d’Abeilles !