Le Syrphe, mouche ou abeille ?
Dans les milieux fleuris, il est très fréquent d’observer une multitude de pollinisateurs qui s’activent pour prélever du nectar, du pollen ou d’autres ressources végétales. Certains insectes ressemblent fortement aux abeilles mais n’en sont pas ! Le syrphe fait partie de ces auxiliaires du jardin qui nous trompent souvent.
Mais qui est-il ? Pourquoi ressemble-t-il autant aux abeilles ? Comment les différencier ? Partons à la rencontre de cette petite mouche inconnue et inoffensive !
Le syrphe, mouche ou abeille ?
Contrairement aux apparences, le syrphe est une mouche et non une abeille ! Une astuce simple pour s’en assurer : les mouches n’ont qu’une paire d’ailes quand les abeilles en ont deux. Mais alors pourquoi le syrphe ressemble-t-il autant à une abeille ?
Chez les abeilles, les femelles sont dotées d’un aiguillon avec lequel elles peuvent se défendre et piquer. Si les abeilles solitaires ne piquent qu’en cas de mort imminente, les piqûres sont plus fréquentes et bien plus douloureuses lorsqu’elles viennent des abeilles à miel ! Les prédateurs ayant déjà eu affaire à ces abeilles auront tendance à éviter tous les insectes affichant les mêmes caractéristiques physiques : stries noires et jaunes et touches de blanc.
Pour éviter les prédateurs, le syrphe utilise donc la méthode du mimétisme. La ressemblance est troublante et ces “fausses abeilles” trompent souvent les naturalistes et les journalistes .
Comment reconnaitre un syrphe ?
Le syrphe ceinturé est celui que l’on rencontre le plus souvent dans nos jardins. Les adultes mesurent entre 7 et 15mm. Ils ont de très gros yeux dont la position permet de distinguer les mâles et les femelles. En effet, les yeux des mâles se touchent, ce qui n’est pas le cas des femelles.
Ses deux ailes sont plates et comme posées sur son corps qui est aplati. Ses antennes sont très courtes, contrairement à celles de l’abeille.
Les syrphes adultes sont d’une extrême rapidité ont une aptitude au vol stationnaire très caractéristique.
Les larves sont dépourvues de pattes. Elles mesurent entre 8 et 15mm et sont blanches ou vert translucide, parfois marbrées.
Est ce que le syrphe pique ?
Non, les syrphes sont dépourvus de dard et ne piquent donc pas. Ces petits insectes appartiennent à l’ordre des diptères (mouches) qui représentent une grande famille d’insectes : on dénombre environ 200 genres et plus de 5 000 espèces, dont environ 500 en France !
Où et comment vit le syrphe ?
Quel est le cycle de vie du syrphe ?
A la fin de l’hiver, après l’accouplement, les femelles déposent leurs œufs au milieu d’une colonie de pucerons, c’est-à-dire directement au cœur d’un immense garde-manger. La femelle syrphe peut pondre entre 2 000 et 4 500 œufs durant sa vie.
Les œufs sont blanchâtres et mesurent environ 1 millimètre. Après une semaine d’incubation, les larves naissent et se nourrissent de leurs proies. Elles peuvent consommer entre 300 et 400 pucerons chacune. Certaines espèces se nourrissent aussi de débris organiques ou de végétaux en décomposition. 8 à 15 jours après l’éclosion, la larve se transforme en nymphe, qui se retrouve fréquemment fixée sur le revers d’une feuille. L’adulte émerge au bout de deux semaines et se nourrit de pollen et de nectar, participant ainsi activement à la pollinisation.
Le syrphe vit seul et non en colonie comme l’abeille domestique. Après son incubation, le syrphe s’éloigne de ses frères et sœurs jusqu’à la période de reproduction.
Que devient le syrphe en hiver ?
Les syrphes survivent durant l’hiver dans des zones abritées, cachés dans du lierre, dans de vieux murs et dans des tas de feuilles ou de bois. Selon les espèces, ils sont présents de mars à novembre et ont un pic d’activité entre juin et juillet.
Selon les régions, ce sont 2 à 7 générations qui traversent l’année. Certains syrphes adultes continuent à évoluer dans le paysage, d’autres au stade de pré-adulte restent cachés des regards. Enfin, certains syrphes quittent leur région natale pour revenir au printemps.
Pourquoi et comment attirer les syrphes dans son jardin ?
Cette petite mouche est un agent incontournable contre les pucerons, mais c’est aussi un très bon pollinisateur. Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar, comme les abeilles sauvages, et participent donc à la pollinisation de nos jardins et cultures.
Pour pouvoir observer les syrphes dans vos jardins, évitez les tontes régulières de vos pelouses et limitez l’utilisation de tout traitement chimique. Vous pouvez construire de petits abris comme des tas de feuilles, de lierre, des écorces, etc.
Vous pouvez aussi laisser se développer des fleurs sauvages ou éventuellement en semer. Les autres insectes pollinisateurs, comme les abeilles sauvages, en seront aussi très heureux !